18 Janvier 2015
A l’occasion d’une manifestation dénonçant les caricatures de Charlie Hebdo, les rues d'Alger ont vu des groupes de manifestants en tenue afghane scander un certain nombre de slogans du type «Djeïch, chaâb, maâk ya Daech», «Kouachi chouhada», «Wadaâne ya yahoud, marhabane bi Al Saoud», ainsi que des slogans habituels de l'ex FIS.
Cette manifestation non autorisée mais tolérée, voire susurrée, combinée au fait qu'un ancien chef d'un groupe armé terroriste soit hissé au rang de «personnalité nationale» et reçu à la présidence de la République, au laisser faire concernant les propos répréhensibles de certains (fetwa contre un écrivain), à l'instrumentalisation de la justice concernant les propos tenus par d'autres (homme politiques démocrates) et au fait que toute demande d'autorisation de tenue de meeting ou de regroupement de l'opposition soit malmenée voire parfois refusée, nous sommes en droit d'affirmer qu'une dangereuse alliance stratégique entre le pouvoir et les partisans de l’extrémisme est en cours.
Le régime a peur !
Il se sait à bout de souffle et en fin de course !
Ses relais se sont effilochés. Ses moyens se sont amoindris et sa mainmise sur une population de plus en plus éprise de sa liberté et de son destin, lui file entre les doigts. Ajouté à cela que les perspectives économiques annoncent des perspectives sociales des plus chaotiques et que l'opposition algérienne a depuis plusieurs mois organisé ses rangs et unifier ses mots d'ordres au sein de la CNLTD. Elle est désormais lisible et visible. Elle a gagné en légitimité et en confiance. Les pays partenaires de l’Algérie ayant eux aussi pris acte de ce fait reconnaissant à cette opposition la capacité de porter l'alternative nécessaire et la stabilité souhaitée. Tout cela inquiète à juste titre un régime honni et qui désormais a pris conscience de sa faiblesse.
Alors pour se régénérer, prolonger ses jours et bloquer toute perspective démocratique, il ne lui reste plus qu'à manipuler une minorité d'extrémistes afin de montrer en interne comme en externe que seul un régime dictatorial peut faire barrage à l’extrémisme et au terrorisme. Qu'en dehors de lui point de salut pour les Algériens mais aussi pour les pays occidentaux. Ce faisant il devient promoteur, au même titre que l'Arabie Saoudite, de l’extrémisme tout en étant dans une coalition internationale contre le "djihadisme".
Nul n'est dupe ! Pas plus les Algériens que les occidentaux.
La réalité finira par rattraper le régime. A ce moment là, dépourvu de ses ultimes soutiens et de toute ruse encore possible, il s'écroulera définitivement devant les perspectives économiques et leurs conséquences sociales annoncées, devant l'engagement citoyen de plus en plus massif et résolu sur des sujets de société et d'environnement et enfin devant une opposition regroupée au sein de la CNLTD prête à relever le défi historique d'engager l'Algérie sur la voie de la démocratie et de l’État de droit.
