Opération sauvetage du régime

Gaid Salah a choisi son camp non pas hier ou avant hier mais il y a au moins 15 ans !

Il a fait allégeance à Bouteflika tant que ce dernier rendait possible la continuité du régime, de ses hommes, de ses pratiques, de son népotisme, de la corruption, de l'impunité pour les copains et les coquins et du déni de droit et de la libre expression.

Dès lors que Abdelaziz Bouteflika menaçait d'emporter dans sa chute Gaid Salah, le régime et les autres, Gaid Salah n'a pas hésité à le sacrifier, l'humilier et l'offrir en pâture lui qui lui a juré fidélité jusqu'à la mort. D'aucuns ont vu en lui un héros libérateur et ont accouru vers lui ne voyant pas ou feignant de ne pas voir la grossière ruse.

Puis dès que Said Bouteflika s'est mis en tête de sauver son clan par la liquidation de Gaid Salah, ce dernier y a vu une belle opportunité d'enfiler les habits de justicier combattant la corruption et ordonnant à "l'appareil de la justice" de poursuivre et de mettre aux arrêts quelques figures, qui se sont mises en travers de son chemin, et qui lui permettent de corroborer sa nouvelle posture d'homme libérateur aux mains propres poursuivant ceux qui auraient porté atteinte à l'état, aux deniers publics et à l'armée donc à lui.

Le voilà donc débarrassé de ses boulets et adulé par les hommes liges qui représentent le mieux le régime, à savoir ces figures détestées du RND, du FLN, du MPA et de TAJ, épargnés par la justice et par Gaid Salah. Ils ont désormais leur nouvel fakhamatou, désormais prêt à mettre hors d'état de nuire tous ceux qui tenteraient de se mettre en travers de son chemin.

Gaid Salah a fait sienne cette réplique "qu'il faut que tout change pour que rien ne change".

Mais dans tous ça il oublie un facteur non négligeable : le peuple ! Le peuple qui a décidé que rien ne sera plus jamais comme avant et qui le lui rappelle chaque jour désormais !

Alors il peut continuer à parler à partir des hauts mûrs des casernes sous bonne protection, il ne fait que tergiverser, fragiliser et compliquer davantage la situation du pays dont il est comptable.