13 Juillet 2013
Ce qui vient de se passer en Egypte porte un nom : un coup d'Etat militaire contre un président élu de manière démocratique.
Ce qui s'est passé en Egypte montre à l'évidence les difficultés à surmonter au crépuscule d'une liberté retrouvée après une nuit dictatoriale qui a durée des décennies.
Le pays se retrouve dans une telle situation et les Egyptiens avec tant d'espoirs que d'aucuns n'ont pas jugé utile de laisser le temps au président Morsi de faire ses preuves.
C'est que au sortir d'une telle dictature, comme il en existe tant dans le monde arabe, il est difficile de contenir et de répondre rapidement aux attentes et à l'impatience de ceux qui ont eu raison, au prix de plusieurs morts, de leur dictateur.
Le président Morsi outre qu'il n'a pas eu le temps de mettre le pays sur rails, il n'a surtout pas saisi cette impatience et n'a pas retenu que les Egyptiens étaient désormais, libres qu'ils le sont, décidés à ne pas repasser par les anciens chemins.
L'adoption de la constitution dans des conditions insatisfaisantes pour une partie de la population a finit par porter un sérieux coup à la légitimité du président. Malgré sa légalité, les Egyptiens descendus en masse (bien plus que ceux qui ont obtenu la tête de leur tyran), ont signifié au président Morsi que la souvraineté appartient au peuple et que celui ci entend rester vigilant.
Désormais, les Egyptiens sont face à leur destin. Ils vont devoir repenser leur chemin et batir dans le calme et la serennité. Ils doivent retrouver le chemin de la démocratie après avoir ordonné et priorisé leurs actions.
Il serait malheureux qu'ils reproduisent ce qui s'est passé en Algérie dans les années 90. Quel que que soit la situation et l'injustice infligée au président Morsi, seul l'intérêt supérieur du pays et de son peuple doivent primer.
Les peuples arabes qui se sont arachés ou sont en passe de s'arracher de leurs dictateurs regardent avec intérêt ce qui se passe et va se passer en Egypte. Le cours des choses dans ce pays donnera assuremment une orientation à ce qui pourra se produire dans les autres pays.
L'enjeu est la réussite de l'expérience démocratique egyptienne et celles des autres peuples arabes.
Cela pèse sur les frères musulmans qui doivent garder à l'esprit l'intérêt supérieur de leur peuple, mais il pèse aussi sur l'armée egyptienne qui a décidé, sous couvert de volonté populaire, certes réelle, de renverser le président Morsi.
