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Actualités : Jil Jadid : «Le socle de notre action : construire un État de droit»

Le Soir d'Algérie du 31/10/2011

De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed

Créée il y a quelques mois — mars 2011 — la formation Jil Jadid cible déjà les jeunes de l’immigration. Soufiane Djillali, son président ; Zoheir Rouis, son président Europe, et un certain nombre de membres fondateurs ont animé samedi à Paris une rencontre regroupant les premiers adhérents venus de différentes régions de France, de Suisse et de Belgique. Le débat animé a été suivi dans l’après-midi par une assemblée générale constitutive de la délégation Europe. Une conférence publique dans la ville de Caen devait suivre le lendemain.
«Le devoir d’agir» est le slogan retenu par cette formation qui, selon les propres termes de ses responsables, se bâtit doucement. Agir pourquoi ? «Pour l’établissement de l’Etat de droit.» C’est le socle de Jil Jadid qui dit développer une stratégie de moyens volontaires et commencer pour l’heure «par structurer un noyau réellement homogène, cohérent dans sa pensée sur la base d’idées multiples, ouvertes et au-dessus des idéologies». Etre au-dessus des idéologies est un constituant du discours de Jil Jadid qui ne semble éprouver aucune difficulté à prôner cette démarche. Le corollaire de cette dernière est évidemment l’absence d’un projet de société clair à cette formation naissante. Questionnés sur l’absence de formalisation de la vision globale de la société algérienne qu’ils veulent bâtir comme celle de l’inexistence d’un programme, Soufiane Djillali et Zoheir Rouis répondent en livrant les différentes étapes de leur démarche et surtout en insistant au préalable sur la nouvelle façon de faire la politique qui caractérise leur parti. «Faire de la politique, pour nous, c’est pratiquer un travail d’équipe où chacun apporte une contribution, une plue-value, son expertise, son savoir-faire et c’est d’une façon très démocratique et en conformité avec cette valeur que nous agissons. C’est ainsi, par exemple, que les statuts provisoires de J. J. (en attendant leur adoption par le futur congrès) sont le fruit d’un échange intense avec tous les membres (y compris par internet) de même que dans ses statuts et eu égard aux principes que nous défendons, les responsables de Jil Jadid ne peuvent exercer que deux mandats consécutifs. » Là est la méthode. Quant au projet de société et au programme de gouvernement, l’on nous a appris que Jil Jadid s’attelle à la rédaction de trois grands textes. Dans le premier, il s’agira de décliner les valeurs qui fondent l’action de J. J. et qui sont essentiellement des valeurs de liberté et celle de responsabilité d’autant que pour cette dernière, le déficit est important. Ainsi, en traçant ces valeurs, en les identifiant «nous assurons l’existence d’une liaison vitale entre chaque membre du parti». Quant au deuxième texte, partant des valeurs tracées, il devra définir le projet de société qui portera forcément les perspectives économiques et le positionnement géostratégique (quel type d’économie ; quel type de société …). Le troisième et dernier texte qui, lui, peut changer selon les conjonctures, notamment électorales, ce sera le programme de gouvernement et que se propose J. J. d’élaborer non seulement avec les adhérents mais avec également la société civile, économique, les syndicats… Et d’insister sur le fait qu’à J. J., les textes fondamentaux, notamment le projet de société, ne peuvent être que le résultat d’un travail collectif, d’échanges et d’accord sur l’essentiel, avant toute adoption : en fait un exercice démocratique différent «des pratiques que l’on a l’habitude d’observer». Lorsqu’ils sont questionnés sur les alliances possibles avec d’autres formations, celles qui défendent les mêmes principes de base que leur parti, la réponse est on ne peut plus claire : «Des tentatives ont été faites en 1999 auprès du RCD, du CCDR, de l’ANR puis, un peu plus tard, avec des dissidents du FFS et du RND, mais sans résultat. La conviction du J. J. est que pour aller vers une possible convergence avec d’autres forces politiques sur le terrain, il faut d’abord exister.» Et c’est manifestement ce à quoi travaillent les adhérents de ce parti.
K. B.-A.

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