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Du confort de notre ego

Tout le monde s’accorde à dire que les choses ne tournent pas bien rond dans notre pays, que toutes les relations sociales sont comme viciées.

Tout le monde est d’accord pour dire que les critères de promotion sociale doivent être l'effort et la compétence. Que seuls ces critères là font que les meilleurs soient propulsés en haut et guident les autres, puisqu'ils sont plus aptes, plus intelligents, plus compétents, plus intègres ....

Or, tout le monde constate que c’est exactement l’inverse qui se pratique dans notre pays depuis au moins l’indépendance nationale. Les accointances, le clanique, le régionalisme et le clientélisme régentent les relations humaines à tous les niveaux de la société. Ces pratiques détestables que nous prenons soin de dénoncer lorsqu’elles s’infligent à nous ne sont pourtant pas l’apanage du seul pouvoir en place mais bien une sorte de modus vivendi qui consiste à se dire que de toute façon c’est bien la seule manière d’obtenir ses droits dans ce pays.

C’est ainsi, qu’à tous les niveaux de la société la mauvaise graine a évolué et continue de proliférer.

Alors bien sûr, nous mettons un point d’honneur à critiquer cette situation mais parallèlement, chaque jour nous faisons tout pour nous y enfoncer davantage.

Comment dans ces conditions changer quoi que ce soit lorsque toute réforme toucherait finalement à des intérêts qui concernent presque l'ensemble de la société.

Qui accepterait, ayant commis une infraction ou perdu un avantage illicite, d'en subir les conséquences alors qu'il a le pouvoir de faire annuler la mesure par le biais de ses relations ?


Qui accepterait, étant capable d'user de ses relations pour obtenir un poste de travail ou un avantage quelconque, le laisser à un autre parce que plus habilité et plus à même de l'obtenir, parce que détenteur de meilleurs références morales, professionnelles, ou personnelles ?


Nous savons tous comment cela marche chez nous, nous en avons bien conscience.

Mais au lieu de nous remettre en cause nous mêmes à titre individuel, ce qui serait le premier pas sur la voie de la sagesse, nous remettons en cause les autres, pour permettre à notre ego de ne pas se sentir gêné puisque cela lui fera croire à son irresponsabilité.

Or nous sommes tous responsables de notre pays et finalement de l'état dans lequel il se trouve.

Nous avons tous participé, d’une manière ou d’une autre, à son état actuel, ne serait ce que par notre silence et notre acceptation tacite, si ce n'est parfois notre participation active à réagencer les règles sociales à notre avantage personnel.

Dans ces conditions, nous plaindre serait insuffisant alors que nous avons bien conscience de l’état dans lequel nous mettons le pays à chaque fois que nous resquillons ou acceptons cela comme un mode normal d’accession sociale.

Finalement, ce qu’il faut pour bannir cet état de fait, c’est nous reformer nous mêmes en commençant par nous remettre en cause et en cessant de rejeter la faute sur les autres, ceux qui en profitent, le pouvoir et accepter de se dire qu’à la place de l’autre on ferait pareil si ce n’est pire.

Si le pouvoir en place régente la société par ces procédés c’est qu’il trouvé les hommes et les femmes qui acceptent d’être régentés de cette manière. Et si ces hommes et ces femmes pratiquent à leur tour le clanisme, le clientélisme c’est qu’ils trouvent les hommes et les femmes qui acceptent ce mode de fonctionnement. Et c’est ainsi que toute la société se retrouve comme prise en piège.

Le reconnaître pour cesser de le subir serait déjà un premier pas vers la réforme. Charge à la nouvelle génération qui accèdera aux affaires de réprimer comme il se droit de genre de pratiques détestables car elles rompent gravement le principe d’équité entre les citoyens.

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