29 Juin 2000
Une fois n’est pas coutume, la presse indépendante est jetée en pâture et désignée à la vindicte populaire. La visite en Israël de journalistes et d’universitaires algériens donne lieu à un véritable procès et à une campagne de dénigrement dignes des années de plomb.
Ces méthodes et attitudes qui ne trompent personne sont scandaleuses et ignobles à l’égard de ce qui risque d’être le dernier espace pluraliste symbole de notre jeune et balbutiante démocratie.
Il est ulcérant de constater que la répression intellectuelle, la censure et la volonté résolue de contrecarrer l’instauration de mœurs démocratiques continuent à sévir à l’aube du 3ème millénaire.
Mais le plus scandaleux n’est pas tant l ‘attitude des cercles officiels qui ne font que re-servir un plat maintes fois réchauffé mais bien l’attitude ingrate et indigne de partis censés être l’expression du pluralisme politique et qui dans un passé récent n’ont eu d’autre recours que cette même presse indépendante pour dénoncer l’attitude du pouvoir à leur égard .
Traiter des journalistes et des universitaires de "traîtres", les mettre au ban de la société et exiger qu’ils soient châtiés constituent un grave dérapage et une violation flagrante des principes élémentaires de la liberté de circulation et de la liberté d’expression droits dûment consignés dans la Loi fondamentale qui faute de mieux est bien celle là qui s’applique aujourd’hui et à tous.
Le devoir des survivants
de cette dernière décennie est de s’élever contre toute atteinte à la liberté d’expression, aux libertés individuelles, à la démocratie et au droit d’être informé par une presse libre et indépendante.
